[ENLUMINURE]. Maître de Jean Charpentier

Sainte Hélène et l’Invention de la Vraie Croix - Résurrection d’un mort au contact de la Vraie Croix

Miniature extraite d’un missel

France, Tours, vers 1475-1490

Gouache, or liquide et bruni, et encres sur parchemin

Dimensions : 70 × 75 mm

English abstract

Invention of the True Cross

Fragment from a Missal

France, Tours, around 1475-1490

Attributable to the Master of Jean Charpentier (active in Tours c. 1475 - c. 1495)

Dimensions: 70 x75 mm. Framed.

 

This miniature is attributable to the Master of Jean Charpentier, an artist from Touraine under the influence of Jean Fouquet, first identified by François Avril (1976; 1993) after a Book of Hours made for Jean Charpentier, notary and secretary of the king (Angers, Bibliothèque municipale, MS 2048). This miniature comes from a dismembered Missal that must have been of great quality: three other miniatures are known, now in Paris, Musée Marmottan-Monet, Wildenstein collection, Paris, inv. M6252 to M6254 (Adoration of the Magi ; Resurrection ; Bishop incensing an altar). The peculiar style of the Master of Jean Charpentier is marked by heavy, stiff figures, voluminous drapery, and large round heads modelled by deep shadows. Apparently based in Tours, the Charpentier workshop also produced manuscripts for clientele in the adjacent areas, from Anjou to Poitou. The Charpentier Master’s compositions and layouts show the influence of Jean Fouquet, while his style is closer to the Master of Adelaide of Savoy (alternatively called Master of Poitiers 30), active in Angers and Poitiers between c. 1450 and 1470.

La présence au dos dans le texte d’une rub­rique « Alia secret[a] » (la “secrète” est dite avant la pré­face de l’Offertoire) sug­gère que cette mini­ature est extraite d’un missel.

Cette mini­ature est attribu­able au Maître de Jean Char­pen­ti­er, un artiste tour­angeau sous l’influence de Jean Fou­quet, baptisé par François Avril (1976 ; 1993) d’après un livre d’heures com­man­dité par Jean Char­pen­ti­er, notaire et secrétaire du roi (Angers, Bib­lio­thèque muni­cip­ale, MS 2048).

Ce feuil­let provi­ent sans doute du même mis­sel démem­bré dont trois mini­atures sont con­ser­vées au Musée Mar­mot­tan-Mon­et, col­lec­tion Wilden­stein, Par­is, inv. M6252 à M6254 (Ador­a­tion des Mages. Résur­rec­tion. Evêque encensant un autel).

Après la cru­ci­fix­ion, les Juifs jettent les croix dans un trou, ou encore dans la vallée située immé­di­ate­ment contre le rocher du Gol­gotha, avant de les recouv­rir de terre, d’ordures et de déblais (la vallée est aujourd’hui comblée). Guidée par les ren­sei­gne­ments des vie­il­lards et parce que ces derniers con­nais­saient l’habitude des juifs d’enterrer les cada­vres avec les instru­ments du sup­plice, sainte Hélène fait faire des fouilles. On trouve trois croix pareilles, entre lesquelles il est dif­fi­cile de dis­tinguer celle du Christ. Elle est assistée de Saint-Macaire, qui les fait touch­er suc­cess­ive­ment, les uns dis­ent à une dame mour­ante, les autres au corps d’un mort, dont la résur­rec­tion indique par mir­acle la Vraie Croix.

Texte : Au verso, en lat­in « […] tibi imol­amus p[…] [rub­rique] Alia secret[a]. Super has quas dom­ine hos­ti­as […] ».

Bib­li­o­graph­ie : F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à pein­tures en France, 1440 – 1520, Par­is, 1993, pp. 288 – 290. – B. Chancel-Bar­de­lot et alia. Tours 1500. Cap­itale des arts, Par­is, et Tours, 2012, nos. 96 et 97.